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Periamma & moi
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19 février 2013

10 nouvelles habitudes à prendre en Inde (partie 2)

 Suite du message précédent!

6) Ne pas se formaliser des regards

En Inde, il est difficile de passer inaperçue quand on est blanche. Beaucoup de gens me fixent ouvertement plusieurs secondes quand je les croise ou quand je suis assise en face d’eux. Cela me met parfois mal à l’aise car je me demande encore si c’est parce qu’il y a quelque chose qui cloche sur mon visage mais je sais aussi que pour beaucoup d’entre eux, il est étonnant de voir une personne à la peau blanche.

Parfois ces regards sont surpris mais bienveillants, quand il s’agit de filles/femmes, il me suffit souvent de sourire pour que leur visage s’éclairent à leur tour. D’autre fois, les regards sont plus durs et dans ces cas, la meilleure chose à faire est de les ignorer. Je me suis toutefois  rendue compte que la dureté d’un regard ne signifiait pas forcément l’animosité : une fois dans le bus, un homme me regardait avec insistance, les sourcils froncés et un air hargneux inscrit sur le visage. Au bout d’un moment, une place assise s’est libérée, il me l’a indiquée vigoureusement et a même disputé un homme qui voulait s’y asseoir. Après il a engagé la conversation avec moi en souriant de toutes ses dents. C’était une expérience étrange mais cela m’a rappelé que la timidité, l’étonnement ou l’incompréhension peuvent se peindre de façon différente sur un visage.

7) Apprendre à communiquer différemment

Depuis que je suis en Inde, je me suis rendu compte à quel point les manières de s’exprimer pouvaient être différentes d’un pays à l’autre. Je suis confrontée à de nouveaux gestes, mimiques et expressions faciales que je ne comprends pas toujours. Il faut donc essayer de les décrypter pour limiter les malentendus. Le plus perturbant est sans doute un geste très répandu parmi les indien-ne-s : basculer la tête de gauche à droite (avec les oreilles vers le bas…c’est compliqué à expliquer !). Ceci ressemble un peu à « notre » non mais cela ne veut pas dire la même chose, au contraire. Il y a plusieurs explications mais ce geste doit être compris comme un signe d’écoute par la personne à qui on parle. Au début, je me suis fait avoir, car je croyais qu’on me répondait négativement mais maintenant je m’habitue et je commence moi-même à utiliser ce geste !

Il faut aussi savoir que les indien-ne-s répondent rarement voire jamais « non ». Il faut ainsi se méfier avec les « yes » et « no problem » car ils n’ont pas toujours la même valeur qu’en France. Un matin, Loïc et moi, sommes allés dans un restaurant en demandant s’il était possible de prendre le petit déjeuner. On nous a répondu « no problem » et nous avons donc commandé du pain, du thé et du jus de fruits. Après 30 minutes, un serveur est venu pour savoir si nous voulions des pizzas, nous lui avons indiqué que l’on avait déjà commandé un petit déjeuner et c’est là qu’il nous a dit que ce n’était pas possible car il n y avait pas de fruits ni de pain. Ce genre de situation est assez perturbante mais peut arriver assez souvent. Dans ces cas là, il faut faire preuve de patience, ne pas s’énerver, demander clairement ce qui est possible et relativiser !

8) Se rhabiller

Lors d’une visites dans une des écoles de Chennai, j’ai été la cible passive d’un étrange rituel. Cinq professeures m’ont entraînée dans un bureau et ont tenté de me rendre présentable pour ma rencontre avec la responsable de l’école. Il faut dire que le t-shirt à manches longues que je portais n’était pas boutonné jusqu’en haut et que, oh malheur, on pouvait apercevoir un petit bout du débardeur que je portais en dessous. Elles se sont pressées autour de moi, boutonnant les deux boutons de mon haut, réarrangeant le foulard que j’avais autour du cou tout en débattant avec vigueur et en tamoul des modifications à apporter.

Cette histoire peut paraître étonnante mais en Inde, il fait être très prudent quand on choisit ses vêtements, en particulier quand on est une femme. La règle veut que les épaules, la gorge et les jambes soient couvertes. Débardeurs, shorts et jupes courtes sont donc à bannir lorsqu’on voyage en Inde.

Bien sûr certaines personnes pourraient vous dire qu’en tant qu’occidentaux, les règles vestimentaires ne s’appliquent pas à vous mais personnellement je pense qu’il est vraiment préférable de jouer le jeu, quitte à mourir de chaud. C’est non seulement une question de respect de la culture locale mais surtout une façon de se protéger des regards parfois insistants des indiens.

P1020453Voici un des exemples de vêtements qu'on peut porter en Inde, ici ce sont des élèves de l'école Séva Mandir

9) Se rappeler que les piétons ne sont PAS prioritaires !

Quand je sors de chez moi le matin, il faut que je travers la rue pour aller prendre le bus et je dois avouer que cela fait partie de mes plus gros défis quotidiens. En Inde, traverser une route peut prendre de quelques secondes à dix minutes…pourquoi ?

Déjà parce qu’il y’a peu ou pas de passages piétons et que quand ils existent, ils ne servent pas à grand-chose. Rester debout devant un passage piétons n’incitera en aucun cas les automobilistes à s’arrêter pour vous laisser passer.

Ensuite parce que les automobilistes, les motards et les chauffeurs de rickshaws ne considèrent pas que c’est à eux de laisser passer les piétons mais plutôt aux piétons de les laisser passer. Il faut donc attendre que le flux diminue un peu pour tenter la traversée, qui se fait souvent en deux ou trois fois pour les plus grosses routes. Il est tout à fait normal de voir des piétons entourée de voitures et de motos roulant à toute allure et je peux vous dire que ça fait peur ! Personnellement, j’essaie de suivre les locaux et de leur faire confiance mais je n’ose pas toujours les suivre quand je vois qu’ils traversent alors que différents véhicules arrivent à toute vitesse.

Parfois, je remarque que certaines personnes autour de moi me regardent avec un air un peu moqueur, je pense qu’ils se demandent vraiment pourquoi j’attends si longtemps avant de traverser, mais c’est dur de franchir le cap quand on a entendu toute son enfance de ne traverser que sur les passages piétons, après avoir bien regarder deux fois à gauche et à droite !

P1020441C'est ici que j'attends tous les matins de 1 à 10 minutes. Pour traverser ce grand axe, il faut s'y prendre à deux fois et patienter entre ces deux murets "à l'abri" du trafic

P1020353Voici ce entre quoi je dois me faufiler!

 

10) Avoir chaud et ne pas ressembler à grand chose

Ceci est plus une blague qu’autre chose mais je dois avouer que je pense temps en temps avec nostalgie aux froides journées d’hiver. Ici, il fait chaud et humide et chaque jour après 10 minutes dehors, mes cheveux sont hirsutes, ma peau est luisante et mes vêtements sont imbibés d’une odeur de pot d’échappement. Je ne sais toujours pas comment font les indiens et les indiennes pour avoir l’air frais et dispo toute la journée mais je compte bien leur demander leur secret.

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